Titre+css
Faune et flore dans la ville :
Le Jardin botanique de Tours



model H2
Le jardin botanique de Tours est créé en 1843 par Jean Anthyme Margueron (1771-1858), pharmacien à Tours, membre de la Société médicale de Tours et de la Société d'agriculture, sciences, arts et belles lettres d'Indre-et-Loire et passionné de botanique.
Il se fait le porte-parole des pharmaciens, médecins et membres des sociétés scientifiques qui souhaitent la création d'un jardin botanique comme il en existe déjà dans les villes voisines de Poitiers, Orléans ou Angers.
Deux événements vont permettre au projet de Margueron de se concrétiser : dans un premier temps la création de l'école préparatoire de médecine et de pharmacie en 1841, à côté de l'Hospice Général de Tours (actuel Hôpital Bretonneau).
Et dans un deuxième temps le don fait à la ville, par l'Hospice, d'un terrain de trois hectares devant sa façade occidentale pour la construction de ce nouveau jardin. Ce terrain se trouve à l'emplacement du ruau Sainte Anne, ancien cours d'eau comblé reliant le Cher à la Loire. (Sur le plan, on voit le ruau Sainte Anne, séparant les communes de Tours et de La Riche. L'Hospice Général de Tours se trouve à l'emplacement de "La Charité")
Le muséum d'histoire naturelle de Paris et divers jardins botaniques (Dijon, Liège, Angers, etc.) contribuent grandement à la création de ce nouveau jardin en envoyant quantité de plantes et de graines.
Jean Anthyme Margueron est le premier directeur du Botanique qui est divisé en deux grandes parties :
-l'école de botanique, ouverte en 1844 pour les élèves de l'école de médecine et pour les amateurs d'horticulture. Elle se trouve dans la partie nord du jardin avec l'orangerie, les serres, le logement du jardiner en chef et le magasin de graines.
-l'arboretum situé dans la partie sud du jardin constitué d'arbres forestiers et fruitiers. C'est la seule partie ouverte au public, car à ces débuts le jardin a surtout pour vocation d'être un terrain d'expériences agricoles et d'études botaniques.
Le jardin botanique devient un véritable lieu de promenade et de loisir pour les Tourangeaux à partir de 1858 lorsque Robert-David Barnsby prend la direction du jardin et décide d'y introduire des animaux.
Robert-David Barnsby (1832-1916), pharmacien en chef de l'Hospice Général de Tours, est nommé à la tête de la chaire de botanique et prend de ce fait la direction du jardin botanique. Il tente une expérience de pisciculture et des essais d'acclimatation de divers plantes ( bambous, eucalyptus, ignames) et animaux.
L'introduction d'animaux se fait pour deux raisons : d'une part rendre le jardin plus attrayant pour le public. D'autre part mener des études zoologiques et scientifiques sur de nouvelles espèces animales.
La collection d'animaux est d'abord constituée grâce à des dons de particuliers ou des prélèvements de la faune des colonies françaises.
Barnsby écrit en 1862 : « J'ai commencé d'installer au milieu de l'Arboretum le magnifique cerf de Virginie donné par Monsieur le Comte de Croÿ. La présence au jardin de ce bel animal, de sa biche et de son faon a attiré un si grand nombre de promeneurs que j'en suis réjoui. » in L'introduction des animaux dans le jardin botanique de Tours, par le Dr. Franck Bourdy.
Mais cet approvisionnement se révèle aléatoire. Le transport depuis les colonies par bateaux puis par trains est pénible pour les animaux qui, lorsqu'ils ne meurent pas durant le voyage, arrivent en piteux état.
Barnsby décide alors de passer une convention avec le jardin d'acclimatation de Paris dont il connaît le directeur Albert Geoffroy Saint Hilaire.
Celle-ci permet l'acquisition et l'échange d'un grande nombre d'animaux pour les essais d'acclimatation dans un intérêt scientifique, et dans une moindre mesure, dans un intérêt économique en acclimatant des espèces rentables pour les éleveurs (chèvres du Sénégal, moutons chinois).
Dans le même temps Barnsby ouvre l'allée centrale de l'école de botanique aux visiteurs, enrichit l'arboretum et le jardin fruitier.
« Cet ensemble est divisé en deux parties par une magnifique allée droite qui conduit de la cour de l'Orangerie au parc paysager ; dans sa partie centrale, elle s'incurve à la rencontre d'un grand bassin rond constellé de nénuphars dont elle suit les mouvements » in Jardin de Touraine par Laurence Berluchon.
Tous ces aménagements permettent au jardin de Tours d'être affilié à la Société Impériale d'Acclimatation et de devenir un lieu de promenade incontournable pour les Tourangeaux.
Voici ce qu'écrit Ernest Cotty en 1869 dans sa « Description du jardin Botanique de Tours », publiée dans le Bulletin de la société tourangelle d'horticulture : « On voit au loin, à
partir de ce bassin, de soyeuses pelouses de gazon, entretenues avec soin, une sollicitude toute maternelle, si l'on peut s'exprimer ainsi, comme celles des Tuileries ou des Champs Elysées, tapis de verdure qui produit toujours un effet chatoyant fort joli, surtout avec les perspectives variées et imprévues à l'infini de cabanes gracieuses et coquettes, toutes dissemblables, servant d'habitation aux animaux qui peuplent ce fragment de paradis terrestre ; des ponts rustiques et légers jetés sur des cours d'eau ou s'ébattent joyeusement des palmipèdes de différentes espèces ; enfin tout ce qui forme le charme et l'apanage romantique et pittoresque des jardins anglais. ».
Ce succès se poursuit au fil du temps. Pendant que les arbres prennent de la hauteur d'autres animaux rejoignent le Botanique, des lions et des ours bruns donnés par le cirque Pinder, des singes et bien sûr le célèbre Bobby, phoque offert par un poissonnier tourangeau.
Mais l'évolution des mentalités et du rapport aux animaux et à la nature vont contraindre le Botanique à se séparer d'une bonne partie de ses pensionnaires. Il abrite désormais quelques animaux exotiques (tortues wallabies), différentes espèces de canards et des flamands roses et une mini-ferme avec chèvres, porcs asiatiques, volailles.
La part belle est désormais donnée aux végétaux, des serres modernes remplacent les anciens magasins de graines, l'Orangerie et la serre tropicale sont rénovées, une nouvelle serre et un nouveau jardin sont créés en 2009.
Le jardin botanique de Tours obtient l'agrément « Jardin Botanique de France et des pays francophones ». Il poursuit ses missions de conservation, de recherche et d'éducation avec des actions pédagogiques menées depuis 2003 sur la biodiversité et les problèmes environnementaux (déforestation, effet de serre).
Terminons notre promenade dans les allées du jardin avec cette phrase de Laurence Berluchon : « Le rêve du botaniste Margueron est réalisé : le jardin botanique de Tours est vraiment, à la pointe de la ville, une reposante et fraîche oasis ».
Pour en savoir plus sur les activités du Botanique, cliquez sur le lien
https://www.tours.fr/services-infos-pratiques/585-jardin-botanique.htm