Friedrich gernsheim : hafis, op. 56 : oeuvres pour choeur mixte

Après de nombreuses et très belles réalisations dans le domaine baroque, et peut-être un peu trop de Mahler et de Bruckner, la redécouverte de compositeurs qui connurent le succès de leur vivant puis tombèrent dans l’oubli semble devenir une nouvelle mode. Ici Friedrich Gernsheim, qui composa essentiellement de la musique chorale, répondant à une pratique courante à l’époque, avec une belle diversité, de l’adaptation de chants populaires à la mise en musique de poèmes, comme ceux du poète persan Hafez, qui constituent l’essentiel de cet album. Ce ne sera pas faire injure à Gernsheim d’écrire qu’il se souvient du Requiem de Brahms. Cependant une certaine difficulté à trouver son mode d’expression privilégié, un certain manque d’idées et de profondeur n’en font qu’un épigone du compositeur hambourgeois. Pour le baryton Johannes Hill, dont le beau timbre de hautbois, le sens inné du legato et la mezza-voce rappellent le jeune Fischer-Dieskau, pour la ductilité et les couleurs du Chœur Vox Quadrata, on pourra sans hésiter faire l’acquisition de ce disque magnifique à la réalisation musicale et éditoriale impeccable (Olivier Gutierrez)