Jérôme Bosch-Symphonie#;#Le Chant du dépossédé

OEuvres de maturité du compositeur (qui signa très jeune ses premières pièces qui furent exécutées en concert dès 1943), la "Jérôme Bosch-Symphonie" et "Le Chant du dépossédé" datent du début des années soixante et illustrent ses relations complexes avec la technique dodécaphonique. En effet, proche de René Leibowitz, Serge Nigg fait partie du vivier de jeunes compositeurs ayant introduit la musique sérielle dans la France de l'après-guerre (elle y connut le succès que l'on sait, souvent au détriment d'autres velléités d'expressions musicales). Dans les années 50, contre toute attente, Nigg rejette le sérialisme avant de l'intégrer finalement, une décennie plus tard, comme un moyen d'expression et de structure compositionnelle parmi d'autres, sans en faire une systématique ou une fin en soi. Sa production fait montre en parallèle d'un certain hédonisme orchestral qui évoque fortement Dutilleux. A l'instar de Jacques Charpentier (qui fut comme lui élève d'Olivier Messiaen mais emprunta des voies musicales totalement différentes), Serge Nigg occupa de hautes fonctions dans le développement de la vie et de l'enseignement musical en France ; il fut notamment nommé en 1967 par Marcel Landowski Inspecteur des Théâtres lyriques français, poste qu'il occupa durant 15 ans.