Prosper Mérimée et le patrimoine de la Touraine

Au milieu du XIXe siècle, le château de Chinon allait devenir une carrière de pierres ; l'église Saint-Julien de Tours, aménagée en écurie, menaçait ruine. La Pile de Cinq-Mars, la Pagode de Chanteloup et la Lanterne de Rochecorbon réclamaient des travaux urgents de consolidation ; les églises de Loches, Candes et Preuilly-sur-Claise voyaient leurs murs et leurs voûtes se lézarder dangereusement. Les fresques de la chapelle du Liget prenaient l'eau et on craignait pour le devenir des vitraux de Champigny-sur-Veudes. Bref... le patrimoine de la Touraine, victime du temps, de l'ignorance et du vandalisme, attendait son sauveur : ce fut Prosper Mérimée (1803-1870). Pendant les vingt-cinq années de sa mission, le nouvel inspecteur général des Monuments historiques allait se dépenser sans compter pour la préservation des édifices tourangeaux : il obtint des allocations ministérielles, nomma des architectes, multiplia les déplacements, contrôla les chantiers de restauration, entretint à cette fin des relations avec les maires, les préfets, les archevêques et soutint l'action de la Société archéologique. Ainsi de nombreux monuments furent restaurés et protégés. Cette étude, s'appuyant sur les archives locales aussi bien que nationales ainsi que sur la correspondance exceptionnelle de Prosper Mérimée, permet de rendre l'hommage qu'il mérite à ce personnage-clé de la sauvegarde des trésors monumentaux, en Touraine comme dans le reste de la France. Sans lui, le patrimoine architectural national serait, aujourd'hui, considérablement amoindri. (4e de couverture)