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Un récit bouleversant sur la fin de vie. Comment en vieillissant, on régresse pour redevenir des enfants, on nous lave, on nous change, on nous nourrit. Parmi ce « on », il y a Estelle, infirmière à la maison de retraite « Les Coquelicots ». À force de soin et avec le temps, des liens forts et intimes se tissent entre les résidents et le personnel qui les accompagne, écoute et console. Estelle va finir par se perdre un peu, et les patients au fil des jours vont prendre une place particulière dans son cœur. Elle va finir par trop s’investir et s’affranchir des règles de déontologie que lui impose son statut. Un portrait magnifique, en hommage à la sœur de l’auteur et à toutes les infirmières en EHPAD. Un album d’une profonde humanité, sur ce qui se joue derrière les murs des maisons de retraite. Au-delà de la mort il y a aussi des moments de vie intenses. Les aquarelles de Quentin Zuttion dépeignent magnifiquement les corps, les traits sont doux et la palette de couleurs intensifie le récit. Émotions (larmes) garanties.
C. A.
Dans cet album Quention Zuttion poursuit son travail sur les corps et les histoires d’amours contemporaines, en explorant les amours de toute une famille. Cam, la jeune fille adolescente qui rêve de franchir le pas de sa première fois, le petit Lulu désireux d’embrasser son voisin, et leur mère sur le point d’être quittée par son mari. Tout cela dans une ambiance d'été qui s'achève, le 31 aout 1997, jour de l’annonce de la mort de la princesse Lady Di. Sur les premières pages de l’album, Lulu enfermé dans la salle de bain essaie le rouge à lèvres de sa mère, il attend son petit voisin Yoyo qui doit venir passer l'après-midi chez lui. Déjà à 8 ans il se sent en décalage par rapport aux autres, il n'aime pas les mêmes jeux que son voisin et préfère jouer à la poupée ou aux princesses. Progressivement il découvre le sentiment amoureux et se pose des questions sur sa sexualité. En parallèle, sa grande sœur, heureuse de rentrer au lycée, vit sa première relation amoureuse. Puis il y a leur mère, qui sent inexorablement son mari s’éloigner. Elle repasse le linge tout en écoutant la radio, tandis que ce matin une seule annonce occupe les ondes, celle de l’accident de voiture qui a couté la vie à la princesse Lady Diana. Tous les trois vont vivre une désillusion, et c’est là tout le talent de Quentin Zuttion, il nous balade sur toute une palette de sentiments. On est au plus près de l’intime, il y a une vraie authenticité des personnages, fragiles et touchants.
C. A.