Tle Legacy

Malgré sa fragilité physique et sa réputation de « sainte », la pianiste était tout sauf une joueuse douce et réservée. En témoignent ses sélections Schumann affirmées et pleines de voix ; son final endiablé de la sonate "La Tempête" de Beethoven et son phrasé anguleux tout au long de l'opus 31 n° 3 (Philips inclut les versions mono et stéréo des deux sonates par Haskil) ; et les œuvres transparentes et délicieusement rythmées de Scarlatti (K. 193, 87 et 386) et de Ravel (la Sonatine). Lyrisme organique et énergie nerveuse s'affrontent dans la Sonate posthume en si bémol de Schubert (D. 960), tant vantée, de la pianiste, sans toutefois atteindre l'intensité de son interprétation en direct à Salzbourg en 1957. Elle imprègne les parties solistes de quatre concertos de Mozart (K. 271, 488 et 491, et deux versions du 466) de tension harmonique, d'élégance et d'esprit.