David Fincher

Note générale : Depuis "Seven" (1995), son deuxième long-métrage, David Fincher fait figure d'auteur culte auprès du grand public et suscite l'intérêt d'une frange de plus en plus importante de cinéphiles, que la suite de sa filmographie n'a cessé d'élargir ("Zodiac" en 2007, "L'étrange histoire de Benjamin Button" en 2008). Dans son oeuvre déjà conséquente, la fiction repose essentiellement sur une distorsion du réel enclenchée par le désir d'un personnage : le vrai d'écoule du faux et cet effet-miroir nous dévoile la nature trompeuse des apparences, au sein d'un monde voué à l'illusion et à la duplicité. Toutefois, la véritable énigme est d'abord humaine : elle s'incarne exemplairement en Tyler Durden dans "Fight Club" (1999), en Mark Zukerberg dans "The Social Network" (2010), ou en Lisbeth Salander dans "Millenium" (2011), et c'est leur opacité existentielle que le cinéaste tente de percer, par le biais d'images qui ne sont que des traces d'existence. De ce point de vue, le travail de Fincher entretient un rapport étroit avec l'oeuvre d'Orson Welles, comme en témoigne également ce geste qui consiste à revisiter et à réinvestir la forme puzzle à l'aune de son actualité numérique.

Note Contenu : Plusieurs articles : Le goût de l'ambiguïté par Yann Calvet et Jérôme Lauté, p.2-6. I. Lire les signes : Signes arrachés à l'invisibilité de l'être par Violene Caminade de Schuytter, p.10-17. Des éclats de lumière par Hélène Vally, p.18-24. Le champ du signe (Zodiac 2007, The Social Network 2010, Millenium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes 2011) par Michaël Delavaud, p.28-34. II. Réapprendre à voir : Le jeu, espace miroitant du cinéma post-moderne par Julien Achemchame, p.38-47. Double je (Fight Club 1999 - analyse de l'ouverture) par Bruno Follet, p.50-56. A l'épreuve du réel (Zodiac 2007) par Pierre Jailloux, p.60-66. OS code (The Social Network 2010) par Arnaud Devillard, p.68-71. III. Les belles et les bêtes : Contre les femmes tout contre par Damien Detcheberry, p.74-80. Ecriture psychotique, lecture paranoïaque par Saad Chakali, p.82-89. Enfances avortées par Roland Carrée, p.92-98. IV. L'être et le néant : Fincher. Acte 2 (Zodiac 2007, The Social Network 2010) par Pierre-Alain Moellic, p.102-108.Le syndrome du petit garçon par Pierre-Simon Gutman, p.110-115. La connexion de l'intime (The Social Network 2010, Millenium, les hommes qui n'aimaient pas les femmes 2011) par Arnaud Hallet, p.116-122. Etat des lieux (deux clips vidéo : Rolling Stones, Love is strong 1994, Nine inch nails, only (Dirty) 2005) par Jérôme Lauté, p.124-126.