Les protestants de Touraine au dix-neuvième siècle

Le protestantisme, éteint avec la révocation de l’édit de Nantes de 1685, ne devait reprendre vie en Touraine que cent cinquante années plus tard, et de façon fortuite. Le chapelain anglican de la colonie britannique de tours organisa des services religieux en français a l'intention des protestants de la ville. Les démarches auprès du gouvernement aboutirent, en 1838, a la création d'un poste de pasteur pour tours et le département d’Indre-et-Loire. Si la communauté anglicane eut toujours une attitude fraternelle envers les reformes, il n'en fut pas de même du clergé catholique romain. L’archevêque de tours lança en 1837, des les premières prédications en français, un mandement contre le protestantisme, qui provoqua une controverse pendant quatre années. Un peu plus tard, des adhésions collectives au protestantisme dans quelques villages des environs de tours rencontrèrent l'opposition du clergé catholique romain, souvent appuyé par l'administration locale. Néanmoins, la paroisse protestante de tours, se maintint et s'affermit. L'auteur s'est efforce de connaitre cette nouvelle paroisse protestante : son organisation, fondée sur les articles organiques et la discipline des anciennes églises reformées de France, le rôle du pasteur et des laïcs, le culte dominical et sa liturgie, les relations avec le consistoire d'Orléans, l’intérêt pour la reconstitution nationale du protestantisme français jusqu’à la séparation des églises et de l’état.