Polaroïd/Roman/Photo

L'âme de Ruth, c'est Thierry Müller ; il n'est pas que le graphiste attitré du mythique label trAce de son frangin, l'ami Patrick (chez qui l'on trouve de beaux noms tels Zénouda, Pauvros, Michèle Bokanowski... ). Non, il est lui aussi musicien et il a été très tôt initié à la musique expérimentale. L'horizon large mais dominé par un relief punk, il débute les projets avec ce qui lui tombe sous la main. Son groupe Ilitch lui permet de gagner une certaine notoriété dans le milieu de l'underground ; il se décide alors à tenter autre chose : une pop synthétique subversive mais qui pourrait passer à la radio, suite à un moment d'égarement du programmateur. Le résultat, après moult tâtonnements, donnera cet album et surtout le single éponyme, régulièrement exhumé depuis sa sortie en 1985. Cette réédition Born Bad n'est donc pas la première mais elle est la bienvenue et remet en lumière un pan mal documenté de la scène alternative française des années 80.