Richard Galliano au Brésil

Paru en pleine Coupe du monde de football disputé cette année-là au pays du ballon rond, le double album Richard Galliano au Brésil n'a rien d'opportuniste ou aguicheur. Le projet constitue même l'aboutissement d'un vieux rêve, remontant aux années d'apprentissage, quand l'accordéoniste découvrait les maîtres brésiliens de l'instrument : Sivuca, Luiz Gonzaga ou José Domingos de Morais dit Dominguinhos. Richard Galliano aura patienté trente-cinq ans avant de pouvoir enregistrer avec Dominguinhos, juste avant que celui-ci ne meurt, le 23 juillet 2013, à l'âge de 72 ans. Et le résultat s'avère à la mesure de l'attente, tant les vingt-six morceaux qui composent ce festival dressent tout un pan de la tradition musicale du cru. Particulièrement mis à l'honneur, le forró, le choro et le baião montrent leurs plus beaux atours joyeux ("Paraiba Meu Amor"), dansants ("Tarde Demais"), tristes ("Vem Viver Essa Paixao") ou virtuoses ("Princesinha do Choro"). Pour l'accompagner dans cette aventure, outre un Dominguinhos en roi de l'improvisation, Richard Galliano a invité d'autres pointures du genre comme Pinto do Acordeon ("E Proibido Cochilar"), Aleijadinho de Pombal ("Amando Gostoso") et le guitariste et chanteur Chico César, fabuleux soliste ou duettiste dans "Nego Forró", "Asa Branca, Pt. 1" et d'autres pièces. Les groupes vocaux Os Très do Nordeste et Trio Tamandual offrent leur choeur dans "Animando Forró" et "Forró de Pega-Rela". Deux titres bonus agrémentent un programme déjà riche en mélodies, "De Uns Tempos Praca" par Chico César et le classique "Sertao", avec pour convives Hamilton de Hollanda et le Tangaria Quartet.