C'est le printemps

Note Idées lecture BnF : Comment évoquer la succession des saisons avec un tout-petit ? La solution graphique et narrative que l'on retrouve le plus souvent dans les albums consiste à recourir à une profusion de détails dont l'aspect change au fil des pages, le tout rigoureusement calibré - quatre saisons se partageant un nombre fixe de pages. Rien de tel ici avec Tarô Gomi qui opte pour un point de vue et une temporalité originaux. Tout commence avec un veau blanc dont le pelage devient théâtre des saisons qui passent : la neige fond, des taches brunes apparaissent sur son corps. Plus on zoome sur le veau, plus le veau laisse place à une campagne verdoyante, bientôt chatoyante (déjà l'automne), et à nouveau hivernale.La boucle se referme avec un zoom arrière ; le veau apparaît à nouveau dans l'espace de la page et, dans le temps de l'année écoulée, deux petites cornes auront poussé... Outre ce cadrage étonnant, on apprécie la distorsion du temps ; l'hiver est long, l'attente du printemps plus longue encore, tandis qu'été et automne passent en un clin d'i°l. Ces instantanés sont traversés par des personnages - des enfants, souvent - croqués dans des scènes banales, quotidiennes, presque déroutantes (une sieste, un chapeau qui s'envole, etc.). Une temporalité subjective et, évidemment, chargée de poésie.Ce livre est la réédition d'un volume paru chez Milan en 1991 sous le titre Le Printemps est là.

Note Idées lecture BnF : Comment évoquer la succession des saisons avec un tout-petit ? Taro Gomi propose une solution graphique et narrative éminemment subjective. Dans le cadrage, d'abord, qui part d'un veau pour y revenir, en transformant entre-temps son pelage en vaste prairie. Dans la temporalité, ensuite : l'hiver est long, l'attente du printemps plus longue encore, tandis qu'été et automne passent en un clin d'oeil... Des instantanés saisonniers chargés de poésie.