Même les chevaliers tombent dans l'oubli

Note Idées lecture BnF : L'action se déroule dans une école, en Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris (le Conseil général de ce département a commandé la pièce). Un groupe d'enfants interroge Mamadou sur son pays d'origine - la maîtresse ne lui a-t-elle pas dit «Parle-nous de ta culture»? Mais c'est ici, son pays ! Avant, il ne sait pas ce qui s'est passé, rétorque-t-il : Mamadou veut qu'on oublie sa couleur de peau. Puis les enfants questionnent George, une petite fille - le titre de la pièce fait référence au chevalier de Saint-George du XVIII siècle, militaire et musicien antillais, métis. George a un secret : elle a deux peaux, sa peau blanche et une peau lumineuse qu'elle a empruntée à une petite fille morte... Sa peau couleur de lune fait l'admiration de ses camarades à l'école. Tous en veulent un morceau ; c'est ainsi que les enfants viennent à s'échanger leurs peaux... Une pièce de théâtre sur la peau, les origines, l'identité - des thèmes chers à Akakpo, homme de théâtre qui abordait ces questions dans l'album Le Cultivateur et le petit chimpanzé. Un beau style poétique - intégrant le parler des jeunes - qui va de pair avec les aquarelles de Bruce Clarke, artiste britannique d'origine sud-africaine, qui accompagnent le texte dans cette édition soignée. Mais l'intrigue n'est pas du tout facile à comprendre... Elle l'est sûrement davantage sur scène. La Compagnie du Veilleur produit la pièce en France (et l'a présentée au Bénin et en Ecosse) depuis 2013; on peut regarder un petit extrait sur internet et télécharger un dossier pédagogique assez éclairant.