Coups de cœur et sélections

Paris période 1920, découverte des surréalistes. Une histoire touchante, où la jeune Jeanne qui rêve d’être médecin, nous emmène par sa curiosité et surtout son humanisme, vers des personnes que nous ne soupçonnons pas posséder un cœur aussi généreux.

D.F.

Afin d’échapper à son placement en centre éducatif fermé suite à une tragique affaire de harcèlement scolaire, le jeune Ulis, 14 ans, va être forcé d’intégrer le programme de réinsertion pour mineurs Marche ta peine. Pendant 2 mois, il va devoir sillonner la France avec André, un guide pas commode et un peu bourru. Jour après jour, la juge pour enfant lui a demandé d’écrire un journal où il revient sur les pensées qui l’accompagnent au fur et à mesure de son périple. Ce programme va lui permettre de mûrir, comprendre la gravité des actes qu’il a commis. Il va aussi rencontrer des personnes qui vont l’aider à se remettre en question et à avancer.

Un récit initiatique prenant avec un jeune anti-héros à qui on s’attache malgré le fait qu’il ait poussé un camarade de classe à commettre l’irréparable. Ce road trip forcé permet d’explorer la psyché d’Ulis, d’être véritablement dans la tête du jeune adolescent. L’autrice adopte ici un ton infiniment juste, n’excuse jamais les actes de son personnage et arrive très finement à faire comprendre au lecteur les mécanismes du harcèlement. Une galerie de personnages secondaires attachants parsème la grande randonnée d’Ulis et de son guide André. Une ouverture au monde et aux autres de laquelle le jeune homme reviendra changé.

P.L.

Zakarya Benothmane, 20 ans, est accusé du meurtre de Paco Moreno, son rival au club de boxe. Malgré les nombreuses preuves qui s'accumulent contre lui, Zakarya clame son innocence mais ne se défend pas.

Roman noir vibrant avec une question centrale : Pourquoi Zakarya ment alors que sa vie en dépend ?

M.B.

Le Château de Chantilly a organisé au printemps dernier une exposition inédite de 38 manuscrits en langue arabe, rassemblés par le chef militaire et savant Abd el-Kader et destinés à rejoindre sa bibliothèque de Tagdemt en Algérie. Henri d’Orléans, duc d’Aumale, s’en empare en 1843 lors de la prise de la smalah à Taguin et ces manuscrits rejoignent donc ainsi les collections du bibliophile que les fait restaurer et en entreprend l’étude. Pour nos yeux qui se représentent assez bien la physionomie d’un manuscrit occidental, la vue de ces textes majoritairement du 18e siècle, à l’écriture « gracile et courbe », protégés dans des reliures à rabat qui montrent tout le savoir-faire des artisans maroquiniers arabes fascinent. Témoins de l’érudition de leur ancien possesseur, Abd el-Kader, le même qui fut prisonnier au château d’Amboise pendant quatre années, ils nous incitent à prendre le temps de réfléchir à leur destin d’exilés géopolitiques dans les conflits coloniaux du 19e siècle mais surtout de les découvrir comme témoins d’une riche culture à la fois religieuse et savante