Coups de coeur
Dernier livret coups de cœur
Ne vous fiez pas au titre : il ne s'agit pas d'une série sur Henri ! Car le héros de cette série est bel et bien le serial killer Dennis Nilsen surnommé le "Dahmer britannique" en référence au nombre et au sexe de ses victimes. Inspirée de faits réels, cette mini-série glaçante est portée par un David Tennant (vu également dans Doctor Who, Broadchurch ou Le tour du monde en 80 jours) qui par son incroyable interprétation nous fait découvrir toute la personnalité trouble du tueur en série ainsi que l'envers du décor de cette affaire. Une belle production britannique. S. L.
Ce duo de copines venant de l'île de Wight (un lieu prédestiné pour des surdouées du rock) propose une musique indé énergique et efficace qui mord... mais pas jusqu'au sang ! En effet, nos rockeuses font preuve d'une bonne dose d'humour (il n'y a qu'à voir leurs clips et en particulier celui de leur tube "Chaise longue", devenu viral dès sa mise en ligne et qui les rendit célèbres) et la voix somme toute très douce de Rhian Teasdale apporte un heureux contrepoint à ses riffs de guitare acérés. Adoptez Wet Leg les yeux fermés et répétez d'un air déprimé et lamentable (c'est comme ça que c'est le plus drôle) : "On a chaise longue, on a chaise longue, on a chaise longue..." ! G. V.
J'ai adoré, autant la forme (texte court, rapidité de lecture, fluidité du texte, histoire concise, pas de descriptions interminables), que le fond. C'est un formidable roman de fantasy, dans un monde où se côtoient des hommes aux coutumes moyen-âgeuses, des créatures polymorphes, et des démons. Nous découvrons l'histoire d'un jeune noble parti à la rencontre d'un grand guerrier ayant remporté de grandes batailles 30 ans plus tôt et qui est son héros. Ce voyage sonne comme une quête initiatique, dans laquelle le jeune noble cherche à se détacher du carcan familial. Mais bien sûr tout ne se passe pas comme prévu, et ce héros tant idéalisé va-t-il être à la hauteur de ses espérances ? rien de moins sûr. Une belle morale couronne cette nouvelle, avec une très belle chute, qui met en valeur le courage, et le don de soi, et dénonce les préjugés et les différences entre les classes sociales. À lire absolument.
N. K.
Quand le mythe rejoint la réalité ! Avec beaucoup de finesse, Robbie Arnott réussit à nous faire croire que l’oiseau de pluie, cette créature fantastique, existe réellement. Sur un territoire qui subit la dictature et le dérèglement climatique, un groupe de soldats part à la recherche de l’oiseau de pluie, mais c’est sans compter sur Ren, qui va tout faire pour les en empêcher. Dans ce roman tout s’entremêle : descriptions poétiques, réalités abruptes, personnages au caractère bien trempé, et thématiques qui font échos à l’actualité. L’auteur assemble de façon harmonieuse tous ces éléments si disparates et c’est un plaisir de le lire. La fin du roman est magnifique puisqu’elle nous fait découvrir, ce lien insoupçonné qui unit ce puzzle de personnages.
N. K.
Second roman de l’auteur qui joue les codes du thriller ; à la fois mélancolique et doucement effrayant. Ariane, journaliste au chômage, déprimée, en difficulté sociale et personnelle, est invitée aux fiançailles de sa meilleure amie d’enfance qui juste auparavant, lui partage sa géolocalisation afin de l’aider à se repérer. Le lendemain de la fête, Sandrine disparait mais son point de géolocalisation poursuit son activité sur le téléphone d’Ariane. Tout au long du récit, Ariane suit les déplacements de ce point rouge depuis son appartement et répertorie les points GPS des endroits fréquentés par les deux amies (fête foraine, cinéma…). Alors que la disparition de Sandrine apparait de plus en plus inquiétante au fil du récit, Ariane ne communique à personne sur son obstination à maintenir l’existence de Sandrine via ce monde virtuel. Ce roman nous interroge indirectement sur nos addictions numériques et la porosité entre monde réel et monde virtuel mais aussi sur l’incapacité à faire le deuil.
F. W.
A lire, texte original, interroge sur notre addiction au téléphone
Un roman court et dense sur les blessures de l’enfance et les émotions enfouies qui empêchent d'être soi-même. Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. Un retour aux sources après des années de mutisme, face à un père destructeur et distant, mais aujourd’hui affaibli par la maladie. Entre eux trois, pendant quelques jours, l'histoire familiale va se dénouer. La réconciliation et l’apaisement viendront par un terrible aveu du père. Une histoire dure, relatée avec beaucoup de tendresse. Comme dans Une longue impatience la plume de l’auteur saisit avec brio la psychologie des personnages.
C. A.
Un récit bouleversant sur la fin de vie. Comment en vieillissant, on régresse pour redevenir des enfants, on nous lave, on nous change, on nous nourrit. Parmi ce « on », il y a Estelle, infirmière à la maison de retraite « Les Coquelicots ». À force de soin et avec le temps, des liens forts et intimes se tissent entre les résidents et le personnel qui les accompagne, écoute et console. Estelle va finir par se perdre un peu, et les patients au fil des jours vont prendre une place particulière dans son cœur. Elle va finir par trop s’investir et s’affranchir des règles de déontologie que lui impose son statut. Un portrait magnifique, en hommage à la sœur de l’auteur et à toutes les infirmières en EHPAD. Un album d’une profonde humanité, sur ce qui se joue derrière les murs des maisons de retraite. Au-delà de la mort il y a aussi des moments de vie intenses. Les aquarelles de Quentin Zuttion dépeignent magnifiquement les corps, les traits sont doux et la palette de couleurs intensifie le récit. Émotions (larmes) garanties.
C. A.