Le projet quimpérois porté par le guitariste Tibo Niobé, actif sur la scène néo-trad bretonne (notamment au sein du groupe O’Tridal) rend compte du très éclectique et solide bagage du musicien : certes, à l’occasion, un feeling celtique est présent sur cet album (notamment au travers d’interventions de la cornemuse, de la flûte ou du violon), mais il n’est pas le dénominateur commun de ces neuf titres très riches qui nous font voyager du rock progressif à des mélopées orientales plus méditatives en passant par du funk (mentionnons au passage le jeu remarquable du bassiste Erwan Volant) et du jazz. En voyant les photos de concert qui illustrent le digipack on regrette presque que cet album n’ait pas été capté en live… on guette la prochaine sortie discographique du groupe qui ne manquera pas d’être elle aussi enthousiasmante ! G. V.
Un disque placé sous le signe de l’improbable, de la pochette à son contenu musical même, en passant par la rencontre qui scella sa création entre un chanteur marocain et un multi-instrumentiste américain à Montréal. Entourés d’une flopée d’amis d’horizons variés, versés dans le rock progressif, le jazz et les musiques ethniques, ils se sont lancés dans ce projet fou marqué par une grande liberté et une fraîcheur de son : enregistré d’une traite, le disque porte sans conteste la marque d’une communion primesautière et n’est pas sans évoquer les longues plages improvisées, toutes centrées sur le climat, que proposait Miles Davis dans des albums tels qu’On the corner ou Get up with it. Un côté démo, brut de décoffrage qui, contre toute attente, se marie fort bien avec les nombreuses subtilités parsemées çà et là au gré des interventions des uns et des autres, le tout lié par l’extraordinaire voix de Ziad Qoulaii et la solide assise rythmique. Un disque bien représentatif de l’esprit aventureux et courageux du label Akuphone. G. V.
Stella Thibodeaux, est une belle et jeune prostituée au grand cœur qui se rend compte qu’elle guérit ses clients malades ou handicapés en couchant avec eux.Cela finit par se savoir et arrive jusqu’aux aux oreilles du Vatican qui voit dans ses miracles l’œuvre d’une sainte. Oui, mais sanctifier une prostituée encore en activité, c’est un peu dérangeant alors que canoniser une martyre, ça passe ! Le pape et ses acolytes lancent donc aux trousses de Stella les frères Bronski, jumeaux tueurs à gages, afin de l’éliminer.
S’ensuit une course poursuite rocambolesque à laquelle Stella, aidée par un prêtre ancien membre des Navy Seals et un journaliste en quête de Pulitzer, tentera de survivre. Un road trip de la Géorgie jusqu’à Las Vegas, hommage à l’Amérique, utilisant tous les codes du genre. C’est drôle, malicieux, irrévérencieux avec un auteur qui interpelle parfois le lecteur. Une pépite ! S. L. D.
Violoncelle en pizzicati de Karsten Hochapfel, trompette brumeuse échappée d’Ascenseur pour l’échafaud d’Éric Truffaz, saxophone ténor aux arpèges amples et lyriques de Peter Corser. Sur une musique lancinante et répétitive, une voix belle et puissante s’élève, celle du jeune poète Abdullah Miniawy. Sans en comprendre la langue, on en comprend immédiatement et presque miraculeusement le sens à travers le phrasé, le son, l’atmosphère. Plage après plage, l’émotion se régénère et circule comme si rien ne pouvait l’arrêter, entre méditation et révolte. Un album qui vous arrache les cris de la bouche et dénoue, par procuration, les nœuds que la vie peut parfois nous laisser en travers de la gorge. Saisissant ! R. L.
Avis des lecteurs Roman (policier) très particulier : et par les développements psychiatriques très accessibles, et par l'implication du narrateur et par son dénouement...