Coups de coeur
Pour son second roman, Luca Brunoni, auteur suisse de langue italienne, situe son intrigue dans un village reculé et isolé de Suisse au milieu du XX siècle. La jeune Ida, 13 ans, vient d’être placée chez les Hausser, des paysans sans enfant. Sa rencontre avec Noah l’un des fils du maire va tout changer. Elle devient le catalyseur de drames et le révélateur des secrets du village. L’auteur de ce roman noir au rythme intense, nous révèle une microsociété fermée sur elle-même, malade de ses rancœurs, ses jalousies et ses non-dits. A. C
Amateurs de belles voix, de chant et d’émotions musicales, ce livre est fait pour vous ! Alexia Stresi pour son troisième roman, nous entraine dans les pas d’Elio Leone jeune ténor italien et second rôle qui vole la vedette lors de la première de Rigolletto à l’Opéra-comique. Nous suivons avec passion ce grand admirateur de Verdi à la destinée hors du commun. On aimerait juste qu’Elio ait vraiment existé ! Un roman à l’écriture fluide, extrêmement émouvant. A. C
Des entretiens sur les jardins, entre pudeur et poésie.
Marco Martella est historien des jardins et a déjà publié plusieurs ouvrages sur son sujet de prédilection. Mais il est aussi (surtout ?) poète et ses écrits sont nimbés d’une magie, d’un point de vue singulier qui les rend à nuls autres pareils. Dans cet ouvrage « Fleurs », chaque chapitre se présente comme un entretien qu’il a eu avec diverses personnalités du monde de la littérature ou des jardins ; rien que de très factuel en apparence, et cependant c’est probablement de ses textes celui où il s’amuse le plus volontiers à brouiller les pistes (lui qui écrit souvent en usant de pseudonymes) et à faire surgir magie et imprévu de situations qu’on pourrait croire sans surprises. Ainsi, les personnages les plus étonnants sont ceux qu’il n’a pas créés de toute pièce, telle personnalité du monde des lettres se voit réinventer sa biographie sous sa plume, lui-même n’hésite pas à parler de ses aïeux sans que l’on sache non plus quelle est la part du factuel et du fantasme… Jamais dans sa relation de ces belles rencontres et de ces destins parfois brillants, parfois tragiques, Marco Martella ne se départit d’une grande délicatesse et d’une pudeur qui confère une véritable émotion à ses plus belles pages. Un ouvrage sensible et délicat. G. V.
Dans l’Angleterre d’après-guerre, une galerie de personnages se retrouvent réunis dans une pension de vacances. Dès le début du roman, nous apprenons qu’un évènement terrible va survenir et que certains vont y laisser leur vie. L’autrice retrace la semaine précédant le drame et nous invite à découvrir la personnalité de chacun des protagonistes. Certains sont attachants, d’autres détestables mais qui sera parmi les victimes ? Margaret Kennedy traite ainsi le thème des sept péchés capitaux et nous tient en haleine jusqu’à la toute fin de l’ouvrage. Roman publié en 1950 et réédité en 2022. N. K
Voilà un sacré roman dans lequel Stephen King propose un savant mélange des genres : thriller, road trip, récit de guerre et un petit clin d’œil à son genre de prédilection, pour nous rappeler qu’il reste le grand maître du fantastique. C’est l’histoire de Billy Summers, un brave homme attachant en dépit de son métier de tueur à gages. Avant de prendre sa retraite, il accepte un dernier contrat et prend comme couverture la profession d’écrivain. Il va se mettre à écrire et réellement raconter sa vie, celle qu’il a menée jusqu’ici. N. K.
Il s’agit du préquel de la célèbre saga Hunger Games. Dans une société post guerre civile, tentant de se reconstruire et de maintenir une paix fragile entre les districts et le Capitole de la cité de Panem, on apprend qui sont les principaux protagonistes à l’origine des jeux. Mais surtout on découvre la jeunesse de celui qui deviendra le Président Coriolanus Snow. On le retrouve, jeune étudiant, mentor du tribut féminin du district 12, Lucy Gray Baird. Dans ce récit, on entrevoit les origines du président Snow, et les raisons qui font de cet homme un être glacial, sans pitié et sans remords, adepte des poisons. À lire ou à relire, pour la sortie en salle de l’adaptation cinématographique, le 17 novembre 2023. N. K.
Selon son humeur, elle signe Gabriële, ou Gabrielle, ou Gabrièle. C’est dire la liberté de cette femme, qui, au début du 20ème siècle, bouscule les codes, réinvente la famille, fait fi de toutes convenances en quittant sa terre natale et ses parents pour étudier la musique à Berlin, plutôt que de se marier et d’enfanter. Promise à un avenir musical certain, c’est pourtant dans l’ombre d’artistes masculins que cette drôle de femme décidera de vivre. Dans ce roman fantasque et fortement documenté, on (re)fait donc la connaissance de Francis Picabia (les autrices, Anne et Claire Berest sont les arrières petites-filles de Gabrièle Buffet, épouse Picabia), de Marcel Duchamp, de Guillaume Apollinaire. On plonge avec délectation dans leurs tribulations, leur avant-gardisme, leurs névroses. On admire la modernité et le féminisme de cette femme. J’ai adoré. A. C.
L’auteur raconte ici comment à 18 ans il a vu son petit frère de 11 ans mourir sous ses yeux à la suite d’un accident de voiture en 1976. Enorme travail de deuil et de résilience, il replonge dans le drame et les instants qui ont suivi : l’attente, l’annonce, l’enterrement, le quotidien qui reprend, le traumatisme. Une BD poignante d’une incroyable force. M. W.