Coups de coeur
Dernier livret coups de cœur
Depuis sa création en 1964, le Service de l’Inventaire est chargé de répertorier le patrimoine architectural et mobilier de la France. Aujourd’hui confié aux régions, ce travail se poursuit à une bonne allure et donne lieu à de fort belles publications de valorisation.
Après Bléré et la vallée du Cher, la collection « Images du Patrimoine » nous propose un magnifique album de photographies, accompagnées de notices synthétiques, sur la patrimoine de la vallée de la Brenne, de Château-Renault à Vernou. Au fil des pages, découvrez les richesses de cette partie de la Touraine, « terre de châteaux et d’industries », où les manoirs, les églises, les mairies, côtoient les moulins, les tanneries, les granges, et constituent autant d’invitations à promenades ou ballades.
R.R.
Avec Loches, Chinon est sans doute la ville de Touraine dont le patrimoine est le mieux préservé, contrepartie salutaire d’un déclin économique à la fin de l’Ancien régime et au XIXe siècle, et c’est toujours un plaisir de s’y promener. Il manquait un ouvrage récent pour présenter son histoire, des origines celtiques à nos jours. La mission est bel et bien remplie, avec la synthèse claire et accessible à tous de Marie-Pierre Terrien. En près de 300 pages abondamment illustrées, 15 siècles défilent : Henri II Plantagenêt et Aliénor d’Aquitaine, Charles VII et Jeanne d’Arc, François Rabelais ou encore le cardinal de Richelieu nous rappellent à quel point cette ville a vu se dérouler des épisodes majeurs de l’histoire de France. Mais l’auteure s’attache tout autant à évoquer avec précision et empathie la vie quotidienne des Chinonais anonymes à travers les siècles.
R.R.
Ce roman est basé sur les témoignages des sœurs Katchatourian que Laura Poggioli a pu lire mais toute une partie est imaginée car elle ne les a pas rencontrées. Un récit poignant, parfois à la limite du supportable dans la description de la vie quotidienne de la famille et la communauté qui l’entoure, les réactions de l’opinion publique. À travers une narration intime (elle a vécu en Russie durant ses études, vécu avec un jeune homme Russe qui la battait) Laura Poggioli nous plonge au cœur de la Russie où actuellement on risque d’être emprisonné pour avoir dénoncé les violences domestiques dont on serait victime ou témoin. Géraldine (Des livres et nous)
L’autrice s’est inspirée de son histoire familiale pour ce joli premier roman gourmand. L’histoire se déroule au milieu des années 1980. L’arrivée de Bahar, Layla et Marjan n’est pas forcément bien vue dans cette communauté mais à force de patience, d’attentions et de persévérance elles se font accepter. Des passages délicats lorsque Marsha Mehran évoque le passé des filles, des personnages truculents et une histoire bien menée nous font passer un bon moment. Je l’ai lu à sa sortie mais j’en garde un excellent souvenir. Avec en prime à la fin de chaque chapitre une recette de cuisine persane. Géraldine (Des livres et nous)
Un nouveau roman de Jonathan Coe qui mêle avec brio l’histoire récente de l’Angleterre et celle de la vie d’une famille « so british ». Les personnages sont attachants, on se passionne avec eux pour les évènements marquants de l’histoire de ce royaume et de l’Europe. Au final une histoire sans grands rebondissements mais qui m’a émue car on peut se projeter assez facilement sur les personnages. Une petite déception car le titre m’a amenée à penser que le livre parlerait plus du Brexit. Géraldine (Des livres et nous)
Une belle BD. Le scénario est subtil, les traits du dessin sont délicats, la couleur bleue omniprésente. Sur cette île le temps est comme suspendu, les femmes sont libres, font loi alors que partout ailleurs au Japon se sont les hommes. Le poids des traditions est tout de même très présent. On s’attache à cette jeune fille, dont on découvre que la maman était elle aussi une Ama, qui a quitté l’île sans un mot à sa famille pour vivre à Tokyo. Nagisa restera-t-elle pour perpétrer la tradition des Amas ? Ce temps passé sur l’île lui permettra de grandir, s’affirmer, faire ses propres choix. G. LG
Un roman policier assez prenant, même si on est dans l’univers « Young adults ». Les personnages sont fouillés. Chacune des suspectes coche une case « cliché » : la fêtarde, la cheerleader, l’intello mais au final les faux-semblants et les secrets sont nombreux. En filigrane la dénonciation de violences psychologiques et sexuelles subies par les lycéennes. Géraldine (Des livres et nous)
Ce n’est ni un coup de cœur ni une déception. Colson Whitehead est parti sur une copie du livre de Chester Himes « Cercueil et fossoyeur » qui analyse le quartier de Harlem, sous forme de polar. Le livre est divisé en 3 parties, dont la dernière est plus faible. Les personnages sont attachants : le personnage principal, pas voyou mais un peu filou essaie de s’en sortir malgré un contexte social et familial compliqué. L’auteur décrit bien Harlem de cette époque. Moins engagé que ses précédents romans « Underground railroad » ou « Nickel boys ». Roland (Des livres et nous)