Coups de coeur
Ce livre ne peut pas faire l’objet d’un coup de cœur mais sera présenté plutôt comme un cri du cœur, un cri déchirant qui depuis trop longtemps ne rencontre que l’écho du vide… À tel point qu’aujourd’hui une centaine d’autrices et d’auteurs peuvent constituer un ouvrage de plus de 900 pages intitulés Féminicides : une histoire mondiale, pourtant loin d’être exhaustif. Soyons honnête, cette lecture n’a rien de plaisant, elle est même, par moment, parfaitement insupportable et insoutenable, mais elle est nécessaire. Nécessaire, parce que ce livre donne à voir l’ampleur du système qui depuis toujours permet aux violences sexistes de prospérer et prendre conscience de ce système c’est peut-être commencer à en sortir. Nécessaire, parce que le travail mené par Christelle Taraud et l’ensemble des contributeurs est colossal, pénible et admirable et l’on ne peut que souhaiter aux personnes qui ont écrit ce livre, qu’elles n’aient jamais besoin d’en écrire une suite. Nécessaire enfin parce qu’en 2022 en France ce sont 95 femmes qui sont mortes sous les coups d’un compagnon ou d’un ex, dans un pays qui se veut juste et égalitaire…
V. B.
A 84 ans, le saxophoniste et flûtiste Charles Lloyd inaugure avec cet album une trilogie de disques en trio en compagnie de musiciens différents pour chaque enregistrement. Pour le premier de ces trios, capté en direct à la chapelle de Coates, à San Antonio, Texas, ce ne sont rien moins que le bassiste Thomas Morgan et le guitariste Bill Frisell qui lui donnent la réplique. Du jazz à la ligne claire, empreint de délicatesse, de souffle et de lyrisme. Un délice qui se prolongera à n’en pas douter avec les deux trios suivants déjà annoncés : Ocean avec le guitariste Anthony Wilson et le pianiste Gerald Clayton et Sacred Thread avec le jeune virtuose de la six cordes Julian Lage et le percussionniste indien Zakir Hussain. R. L.
Maître de la batterie, multi-instrumentiste et loufoque vidéaste, Louis Cole développe un univers musical riche, puisant dans le jazz, à la funk ou à la soul mais tout autant ouvert à la pop comme à l’électro. Autour de vingt titres polymorphes, Louis Cole propose avec ses comparses (Genevieve Artadi, Sam Gendel, Nate Wood, Marlon Mackey et Kurt Rosenwinckel) des grooves endiablés comme des mélodies introspectives. Un album qui donne donc envie de bouger et de réfléchir : c’est parfait pour passer l’hiver ! E. R.
Produites à Épinal (Vosges), ces gravures sur bois peu couteuses ont connu le succès dès leur production à grande échelle par la maison d’édition Pellerin à la fin du 18e siècle. Les marchands ambulants qui sillonnaient la France pour les vendre, sont entrés avec ces gravures dans les foyers français, même ceux les plus éloignés des centres urbains. Leur présence était parfois les seules images que les familles modestes pouvaient se permettre d’avoir. Ce petit ouvrage coédité par Gallimard et le Musée de l’Image, riche en illustrations, retrace cette histoire et explique le succès populaire de ces images multifonctions faites pour décorer, s’informer et se divertir.
A. A.
Cette revue illustrée, petite sœur espiègle de la sérieuse Société des études romantiques et dix-neuvièmistes, se propose dans chacun de ses numéros d’aborder le 19e siècle en partant d’une thématique aux accents actuels (« Réseaux », « Et la BD fut », « La Machine à gloire »). Ce nouveau numéro qui s’intitule « L’art de la récup’ », propose, avec ce sujet aujourd’hui d’actualité, de montrer comment celui-ci était aussi une préoccupation du 19e siècle dans des domaines aussi divers que l’alimentation, l’habillement, l’illustration ou même les pièces de théâtre. Un regard actuel et renouvelé sur ce siècle aux multiples révolutions.
A. A.
Loubia adore parler, et tant pis si les autres n'apprécient pas. Au collège, elle fait la rencontre de Louis, un garçon totalement mutique. Un vrai mystère ! Le silence de Louis agit comme un détonateur pour cette jeune fille qui n'a pas sa langue dans sa poche ...
Alternant récits et fragments plus poétiques, avec sa sensibilité et son écriture poétique Fabien Arca nous entraine dans le quotidien de Loubia, entre vie de quartier, vie au collège, univers familial, et dessine le chemin de l'émancipation.
Comment annoncer la disparition d'un être cher à un enfant ? Les parents de la jeune Lola manquent de mots pour dire à leur fille que Papy Jacquot est très malade, à l'hôpital, et que personne ne peut lui rendre visite. La petite fille ne parle plus. Elle met toute sa concentration à plier des papiers pour faire des origamis, activité essentielle qu'elle partageait avec son grand-père, un dimanche par mois. Un jour, au bord d'une rivière, Lola rencontre Marius. Tandis qu’elle met à l'eau ses bateaux de papier sans dire un mot, le second air-pêche pour ne pas blesser les poissons. Ces deux êtres au caractère particulier vont réussir à communiquer et tisser des liens. Une pièce sensible et pleine d’espoir malgré la lourdeur des événements évoqués !
Par une nuit de pleine lune, une chouette se pose sur une branche et s'adresse aux enfants. C'est elle qui récolte les histoires qu'elle entend le soir aux fenêtres des maisons. Elle vient ici les présenter sous forme de 5 courts métrages animés d'une grande douceur : un petit garçon n'arrive pas à s'endormir et compte les moutons sur les conseils de son père; un autre se débat avec ses habits qu'il doit enfiler le matin avant d'aller à l'école; une petite fille part à la recherche d'un abri pour les animaux en plein hiver, etc. De belles histoires qui touchent de près le quotidien des tout-petits et qui leurs parleront…
La Chouette du cinéma est une collection de grande qualité qui propose aux petits (dès 3 ans) des programmes d'animation courts pour éveiller leur sens au septième art. Humour, poésie, simplicité, les enfants (et leurs parents) se régaleront, c'est sûr! K. B.