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Toutes les bibliothèques et médiathèques du réseau seront ouvertes aux horaires habituels les vendredis 2 et 9 mai.

Coups de coeur

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Nilüfer Yanya nous donne avec Painless, son deuxième album, une pop très eighty teintée de rock et d’électro, planante et complexe : guitare et saxophone sonnent comme des synthés tandis que la batterie bat comme une boîte à rythmes. La voix grave de la musicienne mélange une certaine sensualité nimbée de mystère et de dangers sous-jacents, une forme de légèreté sacrée proche d’une prière virant vers le rite vaudou. Voix et arrangements se complètent donc parfaitement pour donner une ambiance vraiment originale. Un excellent album de pop indé anglaise ! E. R.

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Lassés de leur vie londonienne, l'auteure et son mari, Rab, emménagent sur une petite île de l'archipel des Hébrides, au large de l'Écosse. Néo-ruraux, ils s'installent dans un corps de ferme traditionnel délabré qu'ils remettent en état tout en se consacrant à l'élevage de moutons. Au fil des mois, cet idéal de retour à la terre est mis à mal par la somme de travail que demande leur installation et surtout leur isolement face à une population locale au mieux méfiante, au pire franchement hostile. Découragé, Rab finit par partir. Tamsin, elle, décide de rester envers et contre tout, envers et contre tous. Dans ce récit d'une vie rude et austère, rien n'est caché : les épreuves intimes, la faim, le froid, la solitude, les moments de découragement... Pourtant, le réconfort se trouve dans la puissance et la beauté de la nature, le soin aux animaux, les bains quotidiens dans une mer glacée... Grâce à cet ouvrage aux atours de journal intime, nous voilà transportés avec poésie sur la lande écossaise. Nous ressentons la morsure du vent et la fraicheur des embruns. C'est dépaysant et c'est déjà beaucoup.

SLD

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Ce duo anglo-saxon, composé d'un MC américain et d'un beatmaker britannique, propose ici son deuxième album. Le flow intimiste et légèrement neurasthénique de Vritra est à mille lieues des clichés qu'on se fait sur le rap américain. Il crée un climat intimiste fort plaisant magnifié par les audaces formelles de Wilma et son sens aigu des arrangements : ici, les instrus sont parfaitement ciselées (ce type de sophistication n'est donc pas réservé à la musique classique) et l'emploi d'instruments acoustiques colle parfaitement à la profonde humanité de la voix et des textes de Vritra. Un univers dans lequel il ne faut pas hésiter à se plonger, pieds et poings liés.  G. V.

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Dans cet album Quention Zuttion poursuit son travail sur les corps et les histoires d’amours contemporaines, en explorant les amours de toute une famille. Cam, la jeune fille adolescente qui rêve de franchir le pas de sa première fois, le petit Lulu désireux d’embrasser son voisin, et leur mère sur le point d’être quittée par son mari. Tout cela dans une ambiance d'été qui s'achève, le 31 aout 1997, jour de l’annonce de la mort de la princesse Lady Di. Sur les premières pages de l’album, Lulu enfermé dans la salle de bain essaie le rouge à lèvres de sa mère, il attend son petit voisin Yoyo qui doit venir passer l'après-midi chez lui. Déjà à 8 ans il se sent en décalage par rapport aux autres, il n'aime pas les mêmes jeux que son voisin et préfère jouer à la poupée ou aux princesses. Progressivement il découvre le sentiment amoureux et se pose des questions sur sa sexualité. En parallèle, sa grande sœur, heureuse de rentrer au lycée, vit sa première relation amoureuse. Puis il y a leur mère, qui sent inexorablement son mari s’éloigner. Elle repasse le linge tout en écoutant la radio, tandis que ce matin une seule annonce occupe les ondes, celle de l’accident de voiture qui a couté la vie à la princesse Lady Diana. Tous les trois vont vivre une désillusion, et c’est là tout le talent de Quentin Zuttion, il nous balade sur toute une palette de sentiments. On est au plus près de l’intime, il y a une vraie authenticité des personnages, fragiles et touchants.

C. A.

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Bruno Meyerfeld est correspondant du journal Le Monde au Brésil et est franco-brésilien. En vue des élections présidentielles 2022, il décide de parler dans ce livre de l’ascension et du parcours présidentiel de Jair Bolsonaro, figure sulfureuse de la politique brésilienne. Des ministères de Brasilia, des célèbres plages de Rio de Janeiro aux gratte-ciel de São Paulo, Bruno Meyerfeld raconte la société brésilienne fracturée socialement, économiquement, très religieuse, encore hantée par le passé esclavagiste et colonial de ce pays-continent. Ce long reportage, passionnant nous fait découvrir la personnalité et la longue ascension de Jair Bolsonaro. Il permet aussi de mettre un autre regard sur un pays grand comme l’Europe. Très instructif !

S. T.

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Pour l’écriture de son premier roman, Anthony Passeron décide de raconter l’histoire de son oncle Désiré, qui, dans les années 1980 sera atteint par le virus du Sida. Dans l’arrière-pays niçois, c’est toute une famille qui va cacher la maladie de Désiré. On va cacher les hospitalisations, la raison pour laquelle il est malade (Désiré est héroïnomane) et mettre un voile sur cette maladie qui sera vécue comme honteuse par ce clan familial.
Avec une écriture pudique, Anthony Passeron nous conte l’histoire des siens mais aussi celle de la recherche sur le virus du Sida. En alternant les chapitres, on se replonge ou se plonge dans l’histoire des années 1980, celle où le virus était totalement inconnu et qu’une guerre se livrait entre chercheurs américains et français. Il nous confie l’histoire de Désiré avec émotion mais sans pathos, d’une écriture simple, sans fioritures ni prise de partie. Un très beau premier roman.

S. T.

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L’auteur a beaucoup écrit sur la colonisation de l’Algérie. Il nous propose ici, un récit puissant et réaliste sur les débuts de la colonisation française en Algérie au 19e siècle. Il explique les désillusions des colons et les violences subies ou commises au nom de la domination française. À travers les voix d’une paysanne française et d’un soldat, il nous laisse entrevoir l’enfer et la barbarie. Séraphine croyait trouver l’eldorado et découvre avec sa famille une terre aride, le choléra, des conditions de vie spartiates, un climat et une faune hostiles. Le soldat enrôlé pille, viole et massacre sous prétexte de pacification et sur ordre de son capitaine. Le texte est percutant, certaines scènes sont insoutenables mais nécessaires pour comprendre et ressentir l’absurdité de cet enfer. C’est glaçant et beau à la fois !

C. B.

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Dans ce récit, la romancière et chroniqueuse judiciaire Pascale Robert-Diard interroge la fragilité de la parole des victimes, et la vulnérabilité propre à l’adolescence. Alice Keridreux la cinquantaine est avocate pénaliste, un soir une jeune femme d’à peine 20 ans se présente à son cabinet. Lisa, violée alors qu’elle était adolescente, souhaite qu’Alice puisse récupérer son dossier pour la représenter. Six ans plus tôt, Marco le coupable qu’elle avait désigné a été condamné à 10 ans de prison, mais celui-ci a fait appel et un second procès va bientôt avoir lieu. L’occasion pour Lisa de dire la vérité et d’expliquer l’engrenage dramatique qui l’a poussé au mensonge. Elle souhaite qu’Alice soit la voix qui s’élève pour la défendre quand tous la jugeront et la condamneront. La petite menteuse est avant toute une sordide affaire d’adolescente en vrac, acculée, qui ne pouvait plus dire non. Un roman intense qui soulève de nombreuses questions et nous plonge dans les mécanismes des tribunaux.

C. A.

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