Coups de coeur
Dernier livret coups de cœur
Youn sait compter sur ses doigts. C’est un début ! Petit à petit il apprend les heures, les minutes, les jours, les mois…. Le temps passe, la vie défile et Youn devient adulte.
Morgane Rospars utilise savamment l’espace de la double page ; les paysages se succèdent, à la fois identiques et changeants, dans une atmosphère chaleureuse et apaisée. L’illustration soulignée d’un trait noir révèle une esthétique aux accents art nouveau. Un bien bel ouvrage !
Pour son troisième album chez Blue Note, le guitariste Bill Frisell, jeune septuagénaire à l’immense carrière, s’est entouré de trois de ses cadets expérimentés : Gregory Tardy, au saxophone ténor et aux clarinettes, Gerald Clayton au piano, et Jonathan Blake à la batterie. Ses compositions tendent un arc entre jazz et néo-folk : le ton est lyrique, introspectif, méditatif. Les alliages de timbres, les détails interprétatifs, le souci du jeu collectif forent des puits d’eau vive dans ces grands espaces mélancoliques qui verdissent le temps de l’écoute. De toute beauté. R. L.
Autrefois membre de The Valentine Brothers, Billy Valentine a longtemps mis sa voix et sa plume au service des autres (de Simply Red à Ray Charles en passant par les Neville Brothers). Après cinquante ans de carrière, ce chanteur à la voix de velours, vétéran de la soul, s’entoure de musiciens de jazz et de soul, et sort enfin ses premiers albums sous son propre nom. And The Universal Truth est de ceux-là, et c’est un excellent millésime. R. L.
Découvrez les musiques et dialogues extraits des films de Marcel Carné et plongez dans « l’atmosphère », comme disait Arletty, des longs métrages du célèbre réalisateur : Hôtel du Nord, Les enfants du Paradis, Les portes de la nuit et Le quai des brumes etc. Une belle sélection qui rend hommage à l’un des géants du cinéma français. S. C.
Dancing for the moon Adam DOUGLAS Américano-norvègien, Adam Douglas a l’art de mélanger les genres. Avec des accents de country, des ballades pop, du folk mais aussi un esprit soul, Adam Douglas réussit un magnifique album qui donne envie de croquer la vie. Sa voix a un grain original, chaude sans être sirupeuse, avec beaucoup de groove. Une musique positive totalement indispensable ! C. G.
Force Ti’Studio mixtape vol. 2 Un disque à l’origine d’une belle histoire : discrètement posé sur un bureau de la Bibliothèque, il était accompagné d’un super petit mot : nous ne pouvions que l’adopter avec enthousiasme, d’autant plus que le projet est plein d’intérêt. En effet, porté par le studio associatif du Centre social Pluriel(le)s, ce disque est la 2ème mixtape des filles du Sanitas ! « Force » donne la parole à celles qu’on pourrait entendre mais qu’on décide de ne pas écouter – alors elles font la seule chose à faire : empoigner le mike et faire du son ! On notera la présence de l’énergique et solaire Amari Natura parmi la douzaine d’artistes représentées. G. V.
Membre du groupe d’Elvis Perkins qui l’a poussée à exprimer sa musique, Vera Sola est déjà auteure d’un premier album Shades (2018) particulièrement apprécié aux Etats- Unis comme en France. Vera Sola propose dans Peacemaker, toujours des chansons folk et folk-rock, typiques de l’americana qui puise tant aux racines du bluegrass que de la modernité du rock. Que les chansons soient tantôt lentes ou tantôt rythmées, les orchestrations sont toujours très soignées, même quand elles sont épurées. Vera Sola, nom de scène de Danielle Akroyd, joue de sa voix grave, éthérée, pleine d’âme, de nuances et d’histoires à comprendre ou à imaginer. Elle joue et vit sa musique intensément et cela se ressent immédiatement. Poly-instrumentiste instinctive, compositrice, productrice et poétesse, Vera Sola est solaire sans être totalement isolée : elle est accompagnée de musiciens et de producteurs brillants comme Kenneth Pattengale (The Milk Carton Kids) ou Josh Kaler qui a réalisé les arrangements des cordes. Sa musique vibrante ouvre des espaces et cache des textes subtils d’amours impossibles ou d’illusions de la vie qui sont plus proches d’éloges funèbres ou des visions funestes que des chants de joie. Vera Sola est bien plus qu’une passionaria, une muse ou encore une prêtresse, elle est une formidable artiste. E. R.
La musique est une aventure intellectuelle et spirituelle mais avant tout sensorielle. À écouter l’œuvre d’interprétation de Sylvie Carbonel, au piano seule, ou accompagnée par un orchestre de chambre ou par le nouvel orchestre Philharmonique de Radio France, on ne peut que s’incliner face à la diversité des compositeurs choisis : de Bach à Messiaen, en passant par Beethoven, Brahms, Chopin, Liszt, Schumann, Schönberg ou encore Debussy mais aussi des œuvres de compositeurs peu joués (Moussorgsky), peu connus (Charles-Valentin Alkan) ou quasiment oubliés (Emmanuel Chabrier, Jacques Desbrière). Alors certes, Sylvie Carbonel, élève de Pierre Sancan, n’est pas la plus connue, ni la mieux cotée des pianistes malgré ses prix aux concours internationaux Olivier Messiaen ou Georges Enesco. Vous jugerez vous-même la qualité du coffret d’autant que plusieurs des enregistrements ont été effectués en direct, ou encore l’élégance et l’intelligence des interprétations sur des pièces de Mozart ou de Bach. E. R.