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Lire avec bébé

Disposition

Lire et chanter c'est bon pour bébé !

Les bibliothécaires jeunesse vous accompagnent pour partager livres, chants et comptines avec les très jeunes enfants.

On n’est jamais trop petit pour les histoires. Tous les bébés adorent qu’on leur raconte des histoires. Le bébé ne comprend pas comme l’adulte mais il comprend quelque chose et c’est cela qui est important. Il aime la musique de la langue, ce qui lui permettra progressivement de découvrir le sens des mots.

Plein de sortes de livres ! Des imagiers, des livres de comptines, des contes, des albums avec du texte, sans texte, avec des photos, des dessins…lisez ce que vous aimez vous-même. C’est d’abord votre voix que votre enfant aime.

Les comptines, par leur rythme, permettent aussi aux jeunes enfants de s’emparer à leur tour du langage.

Vous pouvez aussi faire confiance au choix de votre enfant. L’expérience prouve que les tout-petits savent très bien attraper le livre dont ils ont besoin pour faire de nouvelles expériences, en privilégiant l’imaginaire.

Vous pouvez aussi aller en bibliothèque ou en librairie et demander conseil !

La langue des histoires n’est pas la même que la langue de tous les jours. Elle plus structurée et elle exprime toute la pensée avec les mots. Un sens qui les aide à grandir.

Avec les histoires, votre enfant peut jouer à avoir peur, à détester et adorer, à s’opposer, à être un héros, à se perdre et se retrouver… En s’inventant mille vies imaginaires, il apprend à devenir lui-même et à comprendre le monde qui l’entoure.

Et quand on y a pris goût à cette expérience, on a une furieuse envie d’y retourner et revivre ces émotions.

Il est fréquent que le bébé goûte le livre avec la bouche avant de le goûter avec les yeux ou les oreilles, ce n’est pas grave. Le bébé découvre le monde en le mordillant …

Les gestes de votre enfant sont encore maladroits mais il est impatient de tourner les pages tout seul. Si la page est déchirée, pas de panique. Dès qu’il aura le goût des histoires et qu’il saura un peu mieux coordonner ses gestes, ces petits accidents n’arriveront plus.

Si votre enfant se lève et part jouer ou manipuler d’autres livres, il est sûrement encore en train d’écouter. Si vous poursuivez votre lecture, vous le verrez sûrement revenir avant la fin de l’histoire.

Ne vous inquiétez pas, ça le rassure de retrouver les mêmes images et les mêmes mots. Quand un enfant redemande une histoire qu’il connait, il peut jouer à être chacun des personnages et c’est un grand plaisir pour lui de savoir ce qui va se passer. Il est comme celui qui raconte et c’est une grande satisfaction pour l’enfant.

La réponse de Cécile Boulaire, Maître de conférences à l’Université de Tours

Partout sur la Terre, on accueille les bébés avec une parole poétique : celle des berceuses, des chants, des comptines. Plus tard viennent les devinettes, les charades, les « virelangues » pour s’amuser à prononcer les sons difficiles. Et puis, bien sûr, les contes et les histoires ! Contrairement à ce qu’on entend souvent, ces formes poétiques de la tradition orale n’ont pas pour but d’apprendre quelque chose à l’enfant. Elles sont là pour deux raisons.

D’abord, partager avec le bébé le goût pour la langue : celle qui sert à chanter, à compter et rimailler, à faire des jeux de mots et des plaisanteries (certains virelangues nous font frôler les « gros mots » !), à apprivoiser les mots en les « goûtant » avec les oreilles et la bouche. C’est la première raison : apprendre une langue commence dès les premiers jours, et passe par le plaisir avant de passer par le sens.

L’autre raison d’exister de cette poésie du premier âge, c’est l’envolée dans l’imaginaire. Les berceuses et les comptines sont souvent absurdes, fantasques. Et les premières histoires, contes ou albums, inventent des personnages extraordinaires (oiseaux qui parlent, fées ou magiciens, poussins malicieux), des objets magiques (tapis qui vole, baskets qui courent plus vite que la lumière), des espaces merveilleux (montagne magique, arbre sans fin, pays où les souris parlent). Pourtant les enfants font très tôt la différence entre le monde concret du quotidien, avec ses règles (les animaux ne se transforment pas et on n’a pas inventé la cape qui rend invisible), et les événements extraordinaires qu’on trouve dans les histoires. Ils ne « croient » donc pas aux univers inventés des histoires, mais ils tirent un immense plaisir de ces aventures impossibles et désirables ! C’est important, parce que l’énergie et la confiance qu’ils tirent de ce plaisir est ensuite réinjectée dans leur vie concrète. C’est important aussi parce que ces histoires leur montrent tout ce qu’on peut inventer simplement avec des mots. En utilisant le langage ordinaire, un auteur a réussi à faire émerger un monde qui n’existe pas – pas « pour de vrai », mais dans la tête du lecteur. N’est-ce pas, précisément, le principe même de la pensée ? En manipulant des mots et des idées, dans le secret de sa tête, l’enfant fait lui-même émerger de nouvelles idées, des projets, des inventions. Ainsi, écouter des histoires initie l’enfant à l’action de penser par lui-même !

Si toutes les cultures possèdent leur répertoire de chansons, formulettes et histoires pour enfants, c’est que partout on a fait cette observation : les enfants apprennent à parler de manière précise et riche quand on les a beaucoup laissés jouer avec le langage, comme le fait la poésie de ces formes enfantines ; et les enfants apprennent à penser de manière libre, rigoureuse et inventive quand on les a bercés d’histoires qui leur montraient le potentiel formidable d’invention qu’offre le langage, lorsqu’il est manié par des artistes talentueux. Alors, plongeons avec les bébés dans l’univers des albums !

HISTOIRE DE LIRE

Les livrets Histoire de lire sont édités chaque année début décembre et présentent une sélection de 30 titres destinée à toutes les familles, choisis par des professionnels de la petite enfance de Tours (structures associatives et municipales), les bibliothécaires des sections jeunesse de la Bibliothèque municipale, les lectrices et lecteurs de l’association Livre Passerelle et les libraires de Libr’Enfant.

Ils sont distribués dans les structures d’accueil petite enfance, ainsi que dans les bibliothèques. Ils sont aussi présentés dans les salles d’attente des PMI par l’association Livre Passerelle et mis à disposition dans la librairie Libr’enfant.

 

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Histoire de lire n°11

Histoire de lire n°10