Va au Diable ! C’est ce que vous pouvez faire dans le shop de Nessa. Elle peut vous faire un simple tatouage, ou bien un tatouage spécial, votre contrat avec le Diable encré sur votre peau. En tant que grande artiste et intermédiaire de Lucifer, elle créera un magnifique motif reprenant les termes du contrat. Contrainte elle aussi par son propre contrat, elle le voit arriver à son terme, annonçant sa mort et les tourments infinis de son âme déjà bien amochée par cette tâche. Elle va devoir tenter l’impossible, tromper le Diable ! Bien que classique dans l’intrigue et la construction des personnages, on est très vite embarqué dans ce conte contemporain où l’on souhaite découvrir comment Nessa va se jouer du Diable. L’univers du tatouage est bien retranscrit et s’insère finement dans le récit. Après ce roman, vous choisirez votre tatoueur avec précaution ! M. M.
Entre 1868 et 1869, quatre jeunes femmes, Toia la Piémontaise, Rosalie, originaire de la Drôme, Marie, qui vient de Haute-Savoie et la Lyonnaise Clémence se retrouvent à Lyon pour gagner leur vie en travaillant dans l'industrie de la soie. L’autrice imagine les quatre ouvrières comme des coureuses, se passant le témoin dans la course à la première grève des femmes connue. Elles ne savent ni lire ni écrire mais partagent cette même envie de réclamer l’amélioration de leurs conditions de travail et de logement. Un roman historique, social et féministe. L’écriture est belle, rythmée, furieuse. Les métaphores sont justes, les images sont fortes. Un film en noir et blanc où les rares touches de couleur sont d’une puissance inédite. S. P.
Grand Blue est un manga unique abordant la passion singulière qu’est la plongée sous-marine à l'université. Les archétypes de personnages sont plus profonds et subtils qu’ils n’y paraissent et chacun d’entre eux progressent de manière intéressante. Nous sommes ainsi, vraiment plongés dans le quotidien d’une joyeuse bande de jeunes adultes qui profitent de leur vie étudiante. Tantôt drôle, tantôt touchant, parfois admirable, souvent idiots voire honteux, ils forment un reflet évidemment exagérée mais sincère de cette période de la vie avec ce qu’elle offre comme opportunité et liberté. L’ambiance, toujours joviale est sublimée par les dessins, avec des scènes de découvertes de la faune marine particulièrement saisissantes et un art des grimaces et autres mimiques hilarant. V. B.
Au Canada, dans les années 1920, la petite Hannah vient au monde. Fille d’immigrés japonais elle est élevée dans la culture nipponne mais se sent malgré tout profondément Canadienne. La seconde guerre mondiale bouleverse l’adolescence de la jeune fille. Sa communauté est rejetée par les autochtones. Après la guerre, elle se réfugie dans la forêt où elle est attaquée par un ours blanc. Jack, un creekwalker vivant en ermite, la soigne et la recueille. Ils décident de se faire confiance... Entre fresque historique, conte japonais et légende amérindienne Marie Charrel nous livre, dans une écriture poétique et sensible, un roman intense et puissant. Une véritable ode à la nature et à la fraternité. Une merveille à découvrir ! S. P.